TPE La mode des élites - Introduction

L'entre-deux guerres

Femme en pantalons

La Première Guerre mondiale a une influence considérable sur l’évolution de la mode : l’absence des hommes modifie la place des femmes dans la société.
Avant la guerre, les différences, voulues, d’habillement entre les bourgeois et des gens du peuple ou des employés étaient faciles à reconnaître.
Par la suite, les modes qui sont proposées dans la haute société s’étendent dans le reste de la population, car avec le nombre de femmes qui travaillent comme employées, dactylos et vendeuses, il s’agit de s’habiller soigneusement.
Aussi, avec les inventions de tissus et de textiles moins chers, la mode est beaucoup plus accessible. Coco Chanel bouleverse le monde de la mode en utilisant du jersey (tissu fin tricoté utilisé principalement par l'industrie de l'habillement. Confectionné à l'origine en laine, le jersey est maintenant également réalisé en coton ou en fibres synthétiques. Ce tissu tire son nom de l'île de Jersey, où il fut produit dès le Moyen Âge).

Hommes

De 1914 à 1919 le costume et surtout le linge commencent à s'assouplir.
La confection se répand grâce aux complets distribués par l'armée aux démobilisés.
On renonce à la redingote et c'est le veston qui s'impose, croisé ou non, un peu raccourci.
Le pardessus est très légèrement cintré.
Le chapeau mou devient courant et pour l'été le canotier.
De 1920 à 1930 ce sont surtout les vêtements de sports qui voient leur usage se développer: costume de cuir pour la motocyclette, culotte courte avec chaussettes de laine pour la bicyclette, tenue blanche avec pantalon long pour le tennis.
L'ensemble sport est choisi indifféremment pour la marche, la campagne, le voyage. Son veston a deux larges poches plaquées.
L'imperméable est une cape ou un manteau vague à capuchon.
La jaquette est un vêtement habillé que l'on porte les jours de cérémonie, en l'accompagnant du haut-de-forme dans les grandes circonstances, et parfois d'un simple chapeau melon.
Pour les soirées, le smoking, à revers de soie et à un seul bouton s’impose de plus en plus. Les jeunes danseurs de Charleston aiment les pantalons un peu larges du bas terminés comme tous les autres par un revers, mais qui flottent autour de la cheville dans l'agitation de la danse.
La canne est encore employée pour se donner une contenance.
Le caleçon encore long pour les hommes âgés, commence pour les plus jeunes, à s'arrêter à mi-cuisse.

Femmes

Femme sportive

Durant l’été 1925, la jupe courte revient en force, découvrant ainsi les genoux, accompagnée par la coupe de cheveux courts à la Garçonne coiffée par une cloche enfoncée jusqu’aux sourcils, un long fume-cigarette entre les lèvres.
Ainsi se présente la femme moderne qui se veut affranchie. Certaines deviennent alpinistes, d’autres exploratrices, adoptent des allures sportives et lancent la mode des vêtements simples, comblant ainsi les vœux de celles qui se battent contre le port du corset.
Le corset, qui martyrisait le corps des femmes depuis si longtemps, est complètement abandonné au lendemain de la première guerre mondiale et est remplacé par le soutien gorge, nouveau sous-vêtement de maintien. Avec une structure moins contraignante, le soutien gorge est mieux adapté au style libre et à la silhouette androgyne de la Garçonne. La combinaison, autre sous-vêtement moderne, apparaît à la même époque pour accompagner la robe d’une seule pièce alors à la mode.
La robe longue réapparaît dans les années 1930 malgré la récession provoquée par le krach de 1929.
Lasses de jouer les Garçonnes dans des robes courtes et plates qui leur donnent un air de petite fille et les rendent toutes semblables, les élégantes éprouvent de nouveau le besoin de mettre en valeur leur corps auquel la pratique du sport a donné des muscles et rendu des formes.
Certaines féministes adoptent même le costume masculin (pantalon, jaquette et canotier), estimant que cette tenue dissuade les violeurs.